Depuis presque dix ans, Eric Sebban pilote avec brio Visiomed, qui met l’innovation technologique au service d’une meilleure santé pour tous. Son entreprise développe des produits électroniques à usage médical à destination des pharmacies et des hôpitaux. Et ça marche ! En témoignent la série d’annonces chocs lors du CES 2017 et les nombreux partenariats conclus tout au long de l’année 2016.

Décideurs. En mai 2016, Visiomed a signé un partenariat commercial mondial avec Huawei l’un des leaders mondiaux des solutions pour les technologies de l'information. Quel bilan en tirez-vous ?

Le chinois Huawei nous a choisis comme partenaire technologique et commercial afin de créer ensemble une offre connectée, intégrée et sécurisée. Grâce à cette association, dont Visiomed est fier, nous ambitionnons de devenir rapidement l’un des acteurs majeurs du déploiement mondial des solutions de télémédecine et de télésanté connectée. Visiomed Group a déjà pu intégrer dans ses offres les dispositifs médicaux et les services de santé connectée de l’écosystème BewellConnect®. Dans les établissements de soins par exemple, avec l’équipement des chariots de télémédecine de Huawei et celui de ses plateformes médicales à distance de dispositifs médicaux connectés.

 

Quels sont les atouts et les faiblesses de la France en matière de santé connectée ? 

La France a de grands atouts comme son expertise technologique, la capacité de ses ingénieurs et sa formidable tradition d’excellence médicale. Elle dispose ainsi de start-up et d’ETI particulièrement efficientes sur les marchés, avec des offres pertinentes pour améliorer la qualité et le suivi des soins. Néanmoins parmi nos faiblesses, figurent à mon sens la difficulté que nous avons en France à développer un véritable marché de la télémédecine. Nous sommes encore trop souvent bloqués au stade de l’expérimentation. Il devient urgent que les responsables politiques se saisissent du sujet afin de faire de la télémédecine une filière d’excellence industrielle française.

 

« L’enjeu principal de Visiomed est de développer les usages de la santé connectée, encore balbutiants en France »

 

A travers vos objets connectés vous accumulez beaucoup de données précieuses pour la recherche. Faut-il selon vous garantir leur libre accès ? 

Si des données de santé peuvent être collectées à travers des dispositifs médicaux connectés, en tant qu’industriel nous n’y avons pas accès. Recueillies par BewellConnect, les données de santé sont toutes rendues anonymes et hébergées sur un serveur sécurisé spécifique comme le stipule la législation française. Cela dit, nous défendons chez Visiomed le consentement éclairé des utilisateurs et je suis favorable à ce qu’on leur pose la question de l’utilisation de leurs données lors de l’ouverture de l’application et nous le faisons. Il est important de pouvoir mettre à disposition de la recherche ces données. Leur potentiel d’exploitation est formidable. S’y opposer priverait la France de ressources sans pareilles pour faire de la prospective en matière de santé.

 

Quel est le principal enjeu auquel Visiomed doit faire face ?

Cela fait peu de temps que la santé connectée émerge même si on en parle beaucoup. En tant qu’industriel, nous devons prendre le temps de faire de la pédagogie sur ces nouvelles pratiques, tant auprès des patients que des professionnels de santé. Il nous faut rassurer, expliquer comment cela fonctionne et pourquoi. L’enjeu principal Visiomed est donc de développer les usages de la santé connectée, encore balbutiants en France.

 

Des révolutions sont-elles à prévoir dans le domaine de la santé connectée d'ici à 2020 ?

Oh oui ! Et comme vous le dites, il s’agit bien de « révolutions » au pluriel. La santé est à mon sens l’un des secteurs les plus touchés par le big data. Que cela soit en matière de prédictions médicales ou de détection de facteurs prédictifs de maladies chroniques, de nombreuses révolutions sont à prévoir. Je pense également à celle de la génomique qui est totalement corrélée à la révolution du big data en santé et qui devrait considérablement évoluer dans les prochaines années. Nous pourrons mieux anticiper et détecter des problèmes de santé éventuels ou à venir.

 

Propos recueillis par Marion Robert

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