Qu’importe sa mise en examen, François Fillon est déterminé à mener sa campagne jusqu’au bout.

« Je ne me retirerai pas », affirme le candidat de la droite lors de sa conférence de presse du 1er mars, appelant ses soutiens à « resister».

 

Quand bien même serait-il innocenté par la justice, l’homme aurait-il encore suffisamment de légitimité pour prétendre à la fonction suprême ? Difficile à dire. Face aux révélations du Canard enchaîné, l’ancien premier ministre a multiplié les erreurs stratégiques. Comme s’il sous-estimait l’émotion suscitée par les accusations d’emplois fictifs, l’élu n’a pas jugé opportun de réagir immédiatement. Pendant deux jours, il a ainsi laissé ses détracteurs occuper l’espace médiatique. Une faute que son mea culpa public du 6 février n’a pas suffi à rattraper. « Sur les 4,6 millions d'électeurs qui le soutiennent depuis la primaire, on le sait, un tiers s'interroge aujourd'hui », note le politologue Olivier Ihl, interrogé sur France info. 70 % des sympathisants LR souhaitent néanmoins le maintien de sa candidature*.

 

C’est donc auprès du centre que François Fillon doit avant tout retrouver sa légitimité. « Pour conquérir cet électorat, il faut donner des gages, en particulier en terme d’exemplarité et c’est ce qu’il ne parvient pas à faire », estime l’expert. Sans compter François Bayrou qui, avec son ralliement à Emmanuel Macron, prive naturellement le candidat LR d’une grande partie de ses réserves de voix. Reste que son programme, plébiscité par les électeurs de droite lors de la primaire, conserve lui toute sa crédibilité. Pas sûr qu’il permette néanmoins à François Fillon, toujours troisième des intentions de votes derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron, de franchir le cap du premier tour. 

 

Capucine Coquand

@CapucineCoquand

 

* Sondage Ifop pour le JDD publié le 19 février 2017

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