Frédéric Aymonier est associé fondateur du cabinet de chasse de têtes Fitch Bennnett Partners, présent à Paris et dans dix autres pays et fortement spécialisé dans l'écosystème digital. Expert dans le recrutement de managers et cadres dirigeants, il nous éclaire sur la fonction de Chief Digital Officer.

Décideurs. Le métier de Chief Digital Officer est de plus en plus présent : en quoi consiste-il ?

 

Frédéric Aymonier. Le Chief Digital Officer est membre du comité exécutif, souvent sous la responsabilité du CEO. Il amorce la transformation digitale de l’entreprise, pense, réfléchit et détermine la stratégie à adopter. Au quotidien, il accélère les bonnes pratiques et tente de raccourcir les délais en numérisant les processus notamment, en s’appuyant sur les données, les fameuses « data ».

 

Décideurs. Quels sont les enjeux derrière cette fonction ? Crée-t-elle de la valeur ?

 

 Le CDO récolte des informations stratégiques, les rend lisibles puis exploitables. Je pense par exemple à des informations concernant des clients, leurs habitudes d’achat, les lieux qu’ils fréquentent… En ce sens, il crée de la valeur puisque ces précieuses informations permettront notamment d’adapter l’offre aux besoins.

« Le CDO est un agitateur de réflexion et de transformation »

 

Décideurs. En tant que recruteur, quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la recherche de ces profils ?

 

Chief Digital Officer est un terme très à la mode, un peu galvaudé, tout le monde se dit un peu CDO alors qu’il s’agit en réalité de profils très rares, chers et courtisés. L’enjeu politique autour de cette fonction est fort, puisque le CDO interagit avec toutes les autres fonctions. Son rôle n’est pas figé dans le marbre, il évoluera selon la réussite de la transformation digitale. Le CDO est un agitateur de réflexion et de transformation, donc un formidable booster de croissance. Il est nécessaire de le connaître, rencontrer et d’entretenir d’excellentes relations avec lui afin de pouvoir lui proposer des postes qui correspondront à ses attentes.

 

Décideurs. On peut parfois lire que le chief digital officer serait le futur P-DG, qu’en pensez-vous ?

 

Je ne crois pas : sauf pour les « pure players » pour lesquels tout est digital, une gouvernance indépendante est nécessaire. Les canaux mobiles et web ne représentent que 10 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise, ce qui n’est pas assez représentatif pour occuper de telles fonctions.

 

Propos recueillis par Roxane Croisier

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