Issue d’un renforcement des moyens de Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières a été lancée le 6 octobre.

Alors que la crise migratoire perdure, l’Agence européenne de garde-frontières a été créée en un temps record : il n’aura fallu qu’un an au président de la Commission, Jean-Claude Juncker, pour réaliser l’un des principaux points de son plan d’action. L’objectif de la nouvelle agence est triple : sauver l’espace Schengen, restaurer la cohésion entre les États membres et contrôler plus facilement les frontières de l’Union.

 

Nouvelles prérogatives

L’Agence européenne de garde-frontières dispose de prérogatives renforcées par rapport à son prédécesseur non-adapté à la gestion de la crise migratoire, Frontex. Ce dernier ne dispose pas d’un personnel propre et est dépendante de la contribution des États ainsi qu’à leur bonne volonté. À l’heure actuelle, il dispose de 667 agents en Grèce, 523 en Italie, 192 en Bulgarie, 152 dans les Balkans de l'Ouest et 105 en Espagne. De plus, impossible pour Frontex de mener ses propres opérations de retour ou de gestion des frontières : elle doit être sollicitée au préalable par un État membre.

La nouvelle Agence disposera d’une force de réserve de 1 500 agents (dont 170 affectés par la France) pouvant être déployée rapidement, ainsi que d’un parc d’équipements.  Elle aura accès aux bases de données de l’Union et, si elle relève des insuffisances, pourra exiger des États membres qu'ils adoptent des mesures correctives. L'Agence pourra intervenir sur le terrain si le fonctionnement de l'espace Schengen est menacé. Quant aux pays tiers, elle pourra y envoyer des agents de liaison et effectuer des opérations conjointes avec eux.

Au sein de la nouvelle entité, un bureau européen des retours a été créé. Il permettra le déploiement d'équipes d'intervention européennes qui œuvreront au retour effectif des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier. Un document uniforme sera aussi créé pour ces cas particuliers.

Finalement, l’Agence luttera contre le terrorisme, en l’intégrant dans son analyse des risques et en coopérant avec des agences de l’Union européenne et des organisations internationales dédiées à cette matière.

 

ES

 

Photo : Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne

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