Le groupe anglo-néerlandais, qui a refusé une offre de plus de 140 MD$ de la part du fabricant du célèbre ketchup, devrait rester autonome.

À défaut de pouvoir compter sur un marché dynamique, les acteurs de l'agroalimentaire et des produits de grande consommation peuvent toujours lorgner sur des opérations de consolidation bénéfiques à leur croissance. C'est avec cet état d'esprit que l'américain Kraft Heinz a jeté son dévolu sur l'anglo-néerlandais Unilever, trois fois plus gros que lui à l'aune des revenus (26,5 MD$ pour le premier contre près de 55 MD$ pour le second). Son offre de 143 MD$ – à la troisième place des acquisitions les plus chères de l'Histoire – a été balayée d'un revers de la main par le groupe présent dans les produits ménagers (Omo, Rexona, Signal...) et la cuisine (Knorr, Amora, Carte d'Or...). Il estime qu'une alliance, à ce prix-là, n'aurait d'avantage ni financier ni stratégique pour les actionnaires d'Unilever. Pour Warren Buffett, l'un des propriétaires du récent fusionné Kraft Heinz (Ketchup Heinz, Macaroni & Cheese) par le biais de son fonds Berkshire Hathaway, une solution devait émerger rapidement. Pourtant, si la complémentarité des activités de l'un et de l'autre groupe fait sens – la cible cotée à Londres et Amsterdam réalise 60 % de son CA dans les pays émergents tandis que son homologue reste quasi-exclusivement axé sur les rayons alimentaires nord-américains –, les deux acteurs semblent finalement avoir décidé de jeter l'éponge, faute d'accord sur le prix et de soutiens politiques. 

 

FS

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