À l'occasion de la rénovation « facteur 4 » de l'immeuble Cristallin et sur fond de COP 21, Gecina a réuni plusieurs experts pour traiter de la place de la rénovation immobilière dans la transition énergétique.

Voilà maintenant plusieurs années que promoteurs, constructeurs & cie multiplient les projets de bâtiments innovants et écologiques : pêle-mêle, Bepos, analyse du cycle de vie , smart grids, labellisation et éco quartiers sont autant de termes, dont les définitions ne font pas toujours consensus, qui ressortent presque systématiquement à la construction d'un immeuble. À l'approche de la Conférence de Paris sur le climat et alors que beaucoup semblent considérer que la transition énergétique est l'apanage de l'immobilier neuf,  Jean-Marc Jancovici, fondateur de Carbone 4, rappelle, à l'occasion de la présentation de la rénovation « facteur 4 » l'immeuble Cristallin, que « le neuf n'est plus le principal enjeu de la transition énergétique, désormais, le vrai sujet, c'est la rénovation de l'existant ».

 

Un marché bien plus important que le neuf

Difficile de lui donner tort, tant le contraste est saisissant lorsque l'on considère la position prépondérante du neuf dans les programmes immobiliers « verts » au regard du nombre effrayant de « passoires thermiques », construites en pagaille sur le territoire français, durant les années 70 et 80. Si certains acteurs se sont déjà mis en route, comme Gecina (lire ci-dessous), Frédéric Hug, président du Comité changement climatique du Medef, a appelé à établir une feuille de route 2015-2050, dénonçant l'absence de cadre juridique concernant la rénovation, parent pauvre de la réglementation thermique 2012. Cependant, Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie chez WWF France, a rappelé la nécessité, qui incombe aux entreprises, d'initier le mouvement afin d'« influencer sur les prises de positions et négociations auprès des États ». Gageons que la dynamique « positive » du moment se poursuive, l'écueil principal résidant dans les différences structurelles d'ordres économique et temporel inhérentes aux différentes typologies d'actifs, compliquant de fait la mise en place d'un cadre global.

 

Focus sur Cristallin, une rénovation « facteur 4 »

Avec la rénovation de l'immeuble Cristallin, Gecina se veut précurseur des futurs standards de rénovation énergétique dans le tertiaire. Défi à relever, tenter de connecter les deux changements paradigmatiques du moment, à savoir la volonté de réaliser des économies d'énergie et la révolution numérique, dans le but d'obtenir un immeuble exemplaire en termes de performance, d'image et de confort. Afin de satisfaire à ces objectifs, les équipes ont fait le choix d'une méthode ambitieuse, utilisant une « simulation énergétique dynamique et appliquée à tous les postes de consommation », c'est-à-dire environ 40 % plus exigeante que la RT 2012, selon Julien Daclin, directeur performance environnementale de Deerns. Les résultats semblent être au rendez-vous, avec un niveau d'émissions divisé par quatre par rapport au bâtiment de base, un commissioning étant prévu afin de veiller à la tenue des objectifs en phase d'exploitation. Cristallin s'inscrit au sein d'une démarche visant à réaliser 40 % d'économies d'énergies, d'ici 2016, sur 80 % du patrimoine immobilier de la foncière, « plus rapide que la loi de transition énergétique » glisse avec fierté le président de la foncière, Bernard Michel. Les entreprises prennent des initiatives et c'est tant mieux pour le climat.

 

Crédit photo : Atelier Zundel & Cristea Architectes

 

Boris Beltran

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