2016 restera comme un grand cru pour les groupes français. La onzième étude du réseau EY sur le profil financier du CAC 40 montre que les principaux indicateurs sont revenus aux niveaux d’avant-crise. Un signal pour le moins positif adressé aux institutions et aux investisseurs nationaux.

Si les quarante meilleures capitalisations boursières françaises n’ont connu qu’une augmentation de 1 % de leur chiffre d’affaires sur l’exercice de 2016, leur résultat net a explosé avec un bond de 40 %. Celui-ci est passé de 55 milliards à 77 milliards d’euros. Les bénéfices atteignent aujourd’hui à des niveaux inédits depuis 2010, où ils s’établissaient à 82 milliards d’euros. Cette conjoncture a permis à l’intégralité des acteurs de l’indice boursier français, à l'exception d'ArcelorMittal, de verser 55,7 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires, un niveau qui vient égaler celui de 2014 et se rapproche du record d’avant-crise (56,1 milliards). Un tiers de ces versements sont emmenés par seulement trois entreprises : Vivendi (22e) et deux ténors du trio de tête (Sanofi, Total). Les fonds propres cumulés ont eux aussi atteint un niveau record à 186 milliards d’euros. Résultat, l’endettement privé s’en retrouve assaini, avec un ratio dette sur fonds propres de 19 %, contre 25 % l’an dernier, et 58 % au cœur de la crise en 2008.

Un recours plus important aux marchés

Cette nouvelle dynamique économique devrait permettre aux entreprises d’investir de nouveau. L’investissement est ainsi en progression de 2 % après un passage à vide ces dernières années, pour s’élever à 81 milliards d’euros (soit 6 % de leur chiffre d’affaires total). Les dirigeants du CAC 40 sortent également enfin de « l’attentisme ». Si la hausse se poursuit au même rythme, le pic de 2012 et ses 92 milliards d’euros investis sera atteint dans moins de six ans.

Et tous les indicateurs sont au vert pour que cela arrive : les entreprises du CAC 40 bénéficient d’une importante marge de manœuvre. En effet, jusqu’à maintenant les préférences en matière de financement ne se concentraient pas sur le recours à la trésorerie. Avec vingt-six milliards d’euros levés sur le marché obligataire (en hausse de 20 %) et onze milliards par augmentation de capital boursier (un doublement), les entreprises du CAC 40 ont plutôt profité de bonnes conditions de refinancement sur les marchés et de taux historiquement bas grâce à la politique monétaire de la zone euro. Pour le cabinet d’audit EY, l’emprunt aux banques peut aussi avoir baissé du fait des accords de Bâle III qui leur impose de disposer de davantage de fonds propres, haussant mécaniquement leurs taux d’intérêt pour compenser. Ce recours aux marchés s’inscrit dans l’ère du temps : passant de 30 % à 40 % en trois ans, il est l’un des plus élevé d’Europe mais reste quand même loin des standards américains (70 %).

 

A.R.

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