Le 44e Président des États-Unis laisse derrière lui un bilan contrasté. « Barack Obama a sauvé le système américain », considère néanmoins l’économiste Marc Touati, attribuant au démocrate, qui a hérité de la crise économique la plus importante depuis 1929, une « bonne note » pour son premier mandat. Plan de sauvetage des entreprises, relance des investissements dans le gaz de schiste, retour au plein-emploi… « Il a éteint l’incendie et restauré la croissance », résume l’expert. Oui mais voilà, une fois confirmé à la tête du pays pour un second mandat, le président Obama s’est entêté dans une réforme de l’assurance maladie – « Obamacare » –, qui s’est finalement soldée par un échec. « Il a augmenté les impôts, sans pour autant réduire les inégalités », analyse l’économiste. Retour sur ce qu’il a fait et ce qu’il n’a pas pu faire.

 

Ce qu’il a pu faire

 

  •  Il a sorti les États-Unis de la crise financière grâce au TARP (Troubled Asset Relief Program), le plus grand plan sauvetage de l’histoire. 600 milliards de dollars ont été injecté pour éviter la faillite de banques, compagnies d’assurances et d’entreprises en difficulté  ?  notamment dans le secteur automobile  ?, soit 924 institutions au total.

 

  •  Il a réformé la couverture santé, permettant à vingt millions d’Américains qui en étaient dépourvus de bénéficier d’une assurance maladie. Les jeunes de moins de 26 ans sont par ailleurs dorénavant couverts par l’assurance de leurs parents.

 

  •  Il a divisé le taux de chômage par deux – celui-ci s’élève dorénavant à 4,7 % –, permettant au pays de retrouver le plein emploi. Entre 2008 et 2016 11,3 millions d’emplois ont ainsi été créés selon le Department of Labor.

 

  •  Il a soutenu l’autorisation du mariage homosexuel légalisé par la Cours suprême le 26 juin 2015.

 

  •  Il a permis une augmentation du revenu médian des Américains à hauteur de 5,2 %.

 

  •  Il a renoué le dialogue avec Cuba après 54 années de gel diplomatique et signé l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien après douze ans de négociations.

 

Ce qu’il n’a pas pu faire

 

  •  Il n’a pas fermé Guantanamo, comme il l’avait promis. La prison a néanmoins été vidée de la plupart de ses occupants. Seulement 60 prisonniers s’y trouvent actuellement contre 242 en 2008.

 

  •  Il n’a pas réussi à mettre en place une réforme de l’assurance santé solide. Celle-ci s’est révélée non seulement très coûteuse – 800 milliards de dollars sur dix ans  –,  mais aussi très complexe, voire illisible.

 

  • Il n’a pas finalisé le retrait des troupes américaines en Afghanistan. Un renoncement qu’il a lui-même acté en juillet 2016, annonçant la mobilisation de 8 400 soldats dans le pays.

 

  •  Il n’a pas remporté la lutte contre le puissant lobby des armes à feu. En 2013, le Sénat –  à l’époque majoritairement démocrate – a rejeté une réforme visant à renforcer leur contrôle, forçant le Président à passer par la voie réglementaire.

 

  •  Il n’a pas mis en œuvre la réforme de l’immigration qu’il avait promise pour régulariser le statut des clandestins et renforcer les contrôles aux frontières. Des mesures qui se sont, une fois encore, heurtées au blocage du Congrès.

 

  •  Il n’a pas réussi à calmer les tensions raciales. Une partie de la communauté afro-américaine  – qui a voté pour lui à 95 %  –  reproche à celui qui s’était présenté comme le président de tous les américains, de n’avoir pas suffisamment lutté contre les discriminations.

 


Capucine Coquand

@CapucineCoquand

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