Alors que Pernod Ricard vient d’annoncer une croissance de son chiffre d’affaires de 3 % au premier trimestre, Olivier Guelaud, directeur audit et trésorerie, revient sur la stratégie du groupe en matière de financement.

Décideurs. En septembre dernier, lors de votre dernière émission obligataire, vous avez pu emprunter à un taux historiquement bas. Comment expliquez-vous cela ?

Olivier Guelaud. Le coupon de notre récente émission obligataire de cinq cents millions d’euros à huit ans a été fixé à 1,875 %. C’est effectivement le taux le plus bas obtenu par notre groupe. Cette performance s’explique, d’une part, par le niveau du taux de référence européen (emprunts d’État allemand ou Bund) qui, après avoir atteint son plus bas historique en avril dernier, n’est que légèrement remonté depuis. D’autre part, cela traduit la confiance des investisseurs dans la stratégie et la qualité de crédit de Pernod Ricard. La combinaison de ces deux éléments nous a permis de proposer une marge compétitive.

 

Décideurs. Le coût très bas a-t-il été le seul élément qui vous a fait choisir le marché obligataire ?

O. G. Pas seulement, puisque notre politique de financement est concentrée sur ce marché depuis longtemps. La part obligataire représente plus de 80 % de notre endettement. Nous sommes actifs sur les marchés de l’euro et du dollar. Cette émission était d’ailleurs destinée à refinancer une partie d’un emprunt en euro arrivant à échéance en mars 2016. Le choix était donc naturel sous réserve d’une fenêtre de marché favorable. Environnement que nous avons pu saisir mi-septembre, quelques jours avant la réunion très attendue de la FED qui a finalement décidé de ne pas remonter ses taux.

 

Décideurs. Jusqu’à quel seuil estimez-vous que votre niveau de dette n’est pas pénalisant pour votre croissance ?

O. G. La réussite de cette émission démontre la confiance du marché obligataire dans la stratégie du groupe et sa politique financière. Le niveau d’endettement actuel est parfaitement cohérent avec notre objectif de conserver notre notation investment grade. Cette bonne évaluation nous permet de disposer d’une marge de manœuvre au cas où nous souhaiterions réaliser des acquisitions ciblées sur des marques stratégiquement complémentaires, premium et en croissance sur nos marchés prioritaires. Cette flexibilité s’accroît au rythme du désendettement.

 

Propos recueillis par V. P.

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail