Pour beaucoup, le « coding » (ou « codage »), c’est-à-dire la connaissance de la programmation, est en passe de devenir un savoir fondamental, au même titre que la lecture, l’écriture et le calcul. C’est ce qui a conduit François Hollande à souhaiter qu’il soit enseigné dès l’école primaire.

Les établissements scolaires tardent à s’adapter mais le train est en marche. Les parents impatients voient par ailleurs fleurir les offres de start-up qui proposent des stages de coding pendant les vacances scolaires pour les enfants et adolescents… Reste que, dans le monde de l’entreprise, la maîtrise du code est encore peu répandue et donc très recherchée. L’acquisition de cette compétence booste l’employabilité, et de nombreuses écoles et organismes se sont emparés du sujet.

 

 

Un marché florissant

 

On connait bien l’École 42, cofondée par Xavier Niel et Nicolas Sadirac. Mais d’autres pure players du numérique se sont progressivement construit une forte notoriété : Simplon, Pop School, La Fabrique …. Ils sont aujourd’hui presque toutes regroupés sous le label « Grande École du numérique », lancé en 2015 par François Hollande, et qui réunit déjà 268 formations. Le Wagon, fondée par Sébastien Saunier, Boris et Romain Paillard, affiche par exemple un slogan efficace : « Changez de vie. Apprenez à coder ». Pour Romain Paillard : « Savoir coder c’est en quelque sorte avoir son « permis Internet », ce que les entreprises valorisent énormément. Il y a des postes auxquels on ne peut désormais plus prétendre sans savoir coder, ceux de product manager par exemple. Dans diverses situations, c’est une compétence requise par les entreprises en plus des aptitudes métier traditionnelles. ». Marc-François Mignot-Mahon, directeur du groupe Galileo-Studialis et créateur d’Hetic, confirme : « Notre rôle est par exemple aujourd’hui de former des chefs de projet capables de gérer toute l’expertise client. Ce ne sont pas des « jobs de geeks » mais des emplois qui sont fondés sur la compréhension des données et pour lesquels il faut être constamment en alerte ».

 

Aux côtés de ces hyper-spécialistes, les plus institutionnels se sont également lancés dans ce créneau porteur. Les grandes écoles de commerce et de management ont toutes intégré le codage dans leurs programmes. L’Epitech, renommée dans tout le secteur IT, a pour sa part créé en 2015 la « Coding Academy », qui propose des formations en développement informatique destinées à un public de 25 à 45 ans pour « se renforcer, se réorienter et donner de solides atouts à sa carrière professionnelle ». « En vingt-deux semaines intensives nous leur permettons de devenir des développeurs opérationnels en suivant la méthode pédagogique de formation des Epitech fondée sur l’apprentissage personnel », explique Sophie Viger, directrice de l’école. Et pour bien montrer qu’elle parie sur l’avenir – et faire parler d’elle par la même occasion –, l’école a fait un choix innovant : le participant bénéficie de la formation sans financement préalable ; le coût n’est exigible qu’une fois que la personne est en poste. Les spécialistes ne sont pas les seuls sur ce marché en explosion.

 

 

En immersion

 

La quasi-totalité des acteurs a fait le choix de proposer des cycles courts et intensifs, souvent de quelques semaines seulement. Les critères de recrutement sont fondés non pas sur les compétences techniques mais bien plus sur la motivation et la volonté de travailler en équipe. Le stage en immersion est plus qu’un format, c’est un état d’esprit. L’idée est de se plonger totalement dans un nouvel univers, celui du numérique. Révélateur de cette philosophie, le nom de la première étape de sélection de l’École 42, est déjà devenu mythique : la « piscine ». Pendant un mois, les candidats sont invités à coder sans interruption. Nombreux sont les participants qui témoignent sur le Web de l’intensité de l’expérience. Plus que la technique, c’est l’esprit du numérique que les écoles veulent ainsi transmettre. « Nous préférons un candidat qui ne sait rien et évolue à celui qui a un bon niveau et qui fait les mêmes erreurs pendant un mois. Ce qui compte, c’est la capacité à apprendre et à se remettre en question », explique Nicolas Sadirac.

 

 

Marie-Hélène Brissot 

 

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