Les neurosciences nous aident à comprendre comment fonctionne notre cerveau, organe grâce auquel nous apprenons. Ces nouvelles clés de compréhension nous permettent d’optimiser nos apprentissages. Du dispositif à la séquence de formation, tout doit donc être pensé pour intégrer ces connaissances et ainsi initier une évolution durable chez l’apprenant.

En allant à ma formation sur l’affirmation de soi, je pensais que j’allais rester assise pendant 3 jours… à regarder le formateur faire défiler des diapositives et lire un support rempli de texte. Je pensais que comme d’habitude j’allais être submergée par une tonne d’informations et, au final, ne rien retenir de tout cela… mais en fait, ça ne s’est pas du tout passé comme ça… Très rapidement, le formateur nous donne la parole, nous questionne, nous invite à échanger entre nous… Il nous met en situation, nous félicite, nous montre des vidéos, nous fait bouger. La formation a été beaucoup plus rythmée que prévu! En fait, je repars avec le sentiment d’avoir de nouvelles clés, d’avoir expérimenté de nouveaux outils concrets et d’être prête à les utiliser! À quand la prochaine formation! » Dans cette formation, le formateur a utilisé plusieurs leviers mis en évidence par les neurosciences pour arriver à ce résultat.

 

Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous apprenons ?

 

L’apprentissage est étroitement lié au processus de mémorisation. La mémorisation résulte de la création de nouvelles connexions (ou synapses) entre les cellules nerveuses (ou neurones) des régions cérébrales impliquées dans ce processus. Ces modifications synaptiques correspondent à la plasticité neuronale. Or, plus une information est répétée régulièrement, plus les connexions neuronales créées en réponse à cette information sont renforcées et conduisent à une mémorisation à long terme. Un peu comme ces chemins de montagnes façonnées par le passage quotidien du berger et de son troupeau. Et plus il y a d’associations entre des informations nouvelles et des connaissances déjà existantes, meilleur est l’apprentissage.

 

En résumé, pour que l’apprenant mémorise durablement les nouvelles informations ou comportements présentés en formation, le formateur s’appuiera sur ses connaissances existantes et répétera ces nouveaux stimuli de manière régulière.

 

Mais pour que cette mémorisation s’opère, l’apprenant doit être attentif.

 

L’attention, l’un des facteurs indispensables à l’apprentissage

 

L’attention agit, en quelque sorte, comme un filtre des informations qui parviennent à nos sens ou que nous possédons en mémoire. Se focaliser ou porter son attention sur un objet permettra donc de mieux le mémoriser. En ce sens, l’attention facilite l’apprentissage. À condition bien sûr de ne pas solliciter cette attention pendant trop longtemps. Le cerveau maintient son attention maximale pendant 12 à 15 minutes. L’enjeu d’un formateur est donc de stimuler l’attention de ses stagiaires afin qu’ils soient dans un état qui favorise leur apprentissage tout en respectant leurs rythmes naturels.

 

Il est possible d’apprendre sans bouger : en observant et en visualisant.

 

Les neurones « miroirs » sont capables de s’activer aussi bien dans la réalisation d’une action que lors de l’observation de cette même action. Par exemple, l’observation d’un professeur de violon qui exécute un passage compliqué pourrait faire partie intégrante du processus d’apprentissage de l’élève. Malgré son immobilité, si l’élève sait qu’il devra ensuite exécuter ce passage et s’il est attentif, alors il apprendra de cette observation.

Que vous soyez immobile et visualisiez mentalement une action motrice, ou bien que vous réalisiez cette action, ce sont les mêmes régions cérébrales qui s’activent. La visualisation est donc utilisée pour entraîner une personne à un comportement s’il est impossible de recréer les conditions habituelles de ce comportement. Par exemple, cette technique a montré son efficacité dans l’entraînement à divers sports comme le tennis de table, le foot, le basket, le rugby.

 

 

Émotions, multisensorialité et mouvement, comment optimiser l’apprentissage ?

 

Dans l’exemple décrit au début de cet article, le formateur a suscité les émotions de ses apprenants, a sollicité plusieurs sens et les a mis en mouvement. Les recherches neuroscientifiques ont prouvé qu’il avait réalisé plusieurs choix pédagogiques gagnants !

En effet, ce formateur a contribué à créer une bonne cohésion de groupe, il a encouragé et félicité ses apprenants lors des mises en situation réalisées pendant la formation. Par ces actions, il a stimulé leur « circuit de la récompense » (un des systèmes de motivation dans le cerveau) qui s’accompagne d’une sensation de satisfaction. Ces conditions ont contribué à motiver ses apprenants à recommencer, en formation et dans leur vie quotidienne, pour réactiver ce « circuit de la récompense ».

 

En projetant des vidéos et des diapositives épurées et illustrées ainsi qu’en mettant en situation ses stagiaires, le formateur a sollicité la vision, l’audition et le toucher. Or, le fait d’engager plusieurs sens simultanément favorise l’apprentissage. Selon de nombreux scientifiques, cette meilleure mémorisation s’expliquerait par le fait que les expériences multisensorielles seraient plus élaborées que celles unisensorielles ce qui enrichirait leur encodage au moment de l’apprentissage.

Sur tous les sens, la vue l’emporte : elle représente la moitié de l’activité cérébrale. Dans une expérience multisensorielle, le sens visuel doit rester a minima celui à privilégier. Le formateur l’a bien compris car il a utilisé des vidéos et des diapositives illustrées !

 

Autre choix pédagogique judicieux, le formateur a mis ses stagiaires en mouvement ! L’activité physique améliore les capacités cognitives (dont la mémoire et l’attention). En effet, plusieurs études ont comparé les capacités cognitives de personnes pratiquant une activité physique régulière à celles de personnes plus sédentaires. Les capacités de mémoire à long terme, de raisonnement, d’attention et de résolution de problèmes sont supérieures chez les sportifs. Cependant, il n’est pas nécessaire d’être un « grand sportif » pour en tirer des bénéfices : 30 minutes d’exercice physique d’intensité modérée (comme la marche, la course à pied ou la natation) 2 à 3 fois par semaine constituent un programme idéal ! Cet exercice contribue à améliorer l’accès du glucose (principale source d’énergie) au cerveau.

 

Mais pour mieux apprendre, rien ne vaut une bonne nuit de sommeil ! En amont, le sommeil prépare le cerveau à apprendre, à encoder de nouvelles informations. En aval, il consolide la mémoire de ces apprentissages pour en faire une mémoire stable et durable. Mais sur cela, le formateur n’a pas la main…

 

En revanche, le formateur peut également aider à la mémorisation grâce à des outils digitaux. Il peut concevoir des modules en distanciel en amont et en aval de sa formation en présentiel. Ce dispositif permettra notamment une répétition des apports de la formation qui s’inscrit dans la durée. La digitalisation ouvre donc de nouvelles perspectives pour appliquer les connaissances neuroscientifiques !

 

 

Aurélie Van Dijk,chef de projet pédagogique, CSP 

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