Zodiac Aerospace décide de s'allier à Safran pour rester dans la course mondiale des équipementiers aéronautiques.

Le rapprochement entre Safran et Zodiac Aerospace, loin d'être surprenant, constitue un « petit » événement dans l'histoire de notre industrie nationale. Fleuron tricolore de l'aéronautique depuis 1896, longtemps défendu becs et ongles par les héritiers de la famille fondatrice contre toute tentative de rachat, Zodiac s'adosse finalement à un groupe trois fois plus gros (17,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour Safran en 2015). Si Didier Domange, président du conseil de surveillance, estime que Safran est « le meilleur partenaire possible », cette opération s'inscrit davantage dans une logique de réaction que d'action.

D'une part, Zodiac est malmené par le marché ces dernières années – son action a perdu 60 % de sa valeur depuis 2015 – en raison de ses retards répétés de livraisons de sièges et d'équipements de cabines. D'autre part, la concurrence américaine a nettement fourbi ses armes afin de se tailler la part de lion du marché : Goodrich s'est joint à United Technologies pour devenir numéro un mondial (plus de 25 milliards de dollars de revenus) alors que Rockwell Collins vient d'annoncer le rachat du fabricant de sièges B/E Aerospace (7,1 milliards de dollars de CA ensemble). Outre les synergies de coûts annuelles de l'ordre de 200 millions d'euros, l'union Safran-Zodiac crée tout de même le numéro deux mondial du secteur (10 milliards d'euros de revenus environ). Et la famille Domange ne disparaît pas du paysage industriel puisqu'elle prend 9,8 % du capital de son nouveau partenaire.

 

FS

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