Présidente de Pompes funèbres de France, Sandrine Thiéfine se lance dans une nouvelle aventure entrepreneuriale et veut faire entrer la PME dans la cour des grands. Focus sur un succès annoncé.

Décideurs. Vous avez plus de 30 ans d’expérience dans le monde funéraire. Pourriez-vous revenir en quelques mots sur votre parcours ?

 

Sandrine Thiéfine. Ma carrière professionnelle peut sembler atypique. J’ai été recrutée par une société dont l’annonce taisait l’activité, qui s’est avérée en fait être la société OGF, leader dans le domaine funéraire. S’ensuit une histoire de 15 ans avec pour épilogue l’accession à des postes stratégiques dans les directions des acquisitions et financière du groupe. Après mon passage dans une PME funéraire au chiffre d’affaires bien plus modeste, une opportunité s’est présentée en 2005 au sein du groupe Roc.Eclerc en tant que directrice commerciale france. C’est à cette occasion que j’ai eu la chance de rencontrer Argos-Soditic, et d’entrer au capital de la société Roc.Eclerc, et enfin de découvrir l’univers du capital-investissement. Cinq ans après j’ai été amenée à prendre la présidence du groupe. Cinq de plus et nous doublions encore le nombre de franchisés que comprenait alors l’entreprise à mon arrivée.

 

Vous passez d’un groupe comprenant plus de 450 agences à une PME. Quels sont vos objectifs et quelle est votre stratégie de croissance ?

 

L’aventure Pompes funèbres de France ne fait que commencer et le challenge est immense. La priorité a été de constituer l’équipe dirigeante et nous sommes repartis d’une page blanche, nous avons repris les bases, repensé notre marketing, réfléchi à notre communication et à nos axes de développement. Notre objectif est clair : nous fédérons actuellement tout un réseau de franchisés pour étendre notre marque sur l’ensemble du territoire français. Si le réseau d’origine dispose d’implantations historiques dans le sud-est de la France, nous élargissons le périmètre existant. Nous avons pour ambition de compter 100 agences funéraires à l’horizon 2018, et 300 en 2025. Nous nous adaptons aux particularismes de notre clientèle en développant notamment l’offre digitale tout en conservant une approche humaine, fondamentale dans ce secteur d’activité très particulier. C’est un métier rempli d’humanité, nous ne faisons que le dépoussiérer. Indépendamment de toutes considérations politiques, nous cherchons finalement à travailler avec des artisans locaux. Les retours des acteurs du marché concernant notre marque n’ont d’ailleurs jamais été aussi positifs. C’est donc une motivation supplémentaire pour développer notre réseau et mettre en application nos ambitions.

C’est un métier rempli d’humanité, nous ne faisons que le dépoussiérer.

 

Quels sont les enseignements tirés de vos expériences avec les fonds d’investissement ?  Nous pensons notamment au fonds Argos-Soditic présent durant toute votre expérience chez Roc.Eclerc.

 

Argos-Soditic, et tout particulièrement son président Gilles Mougenot et Gilles Lorang son associé, ont constitué un véritable appui pour mon développement professionnel. Avec beaucoup de pédagogie, ils m’ont fait découvrir le monde du capital-investissement, et le potentiel que peut représenter un investisseur financier dans le développement économique d’un groupe. Le fonds a eu l’intelligence de croire au projet et à notre équipe. Tout en me mettant en confiance, cela nous a permis de nous investir davantage dans le projet que nous construisions. C’était clairement la bonne stratégie, la croissance organique de Roc.Eclerc en est la meilleure preuve. Argos-Soditic a cédé sa participation en 2012,  notre séparation a été un moment difficile car nous avions créé de véritables liens de confiance, de loyauté et de respect réciproques. J’ai gardé ensuite la Présidence de Roc.Eclerc et réinvesti au capital de la société avec un nouvel investisseur  privé qui a vendu le groupe 3 ans plus tard. Ma plus belle aventure a été sans commune mesure, celle avec Argos-Soditic.

 

Justement, quelles sont les pistes que vous envisagez avec votre nouvelle équipe dirigeante pour financer la croissance ?

 

Vous l’aurez compris, le recours à des investisseurs financiers est une solution mais notre objectif à court terme reste de développer le groupe Pompes Funèbres de France. Nous devons nous donner les moyens de nos ambitions, nous envisagerons éventuellement cette étape seulement lorsque nous aurons transformé cette TPE/PME en acteur incontournable du secteur. Depuis le rachat de notre marque, j’ai été contactée à plusieurs reprises par des fonds et des banques d’affaires, ce qui est d’ailleurs très agréable. Je m’intéresse beaucoup  au monde de la finance, pour le moment j’écoute et j’observe.  

 

Propos recueillis par Alexis Valero et Pierre Bouchoux-Vedel

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