Le cofondateur et CEO de showroomprive.com revient sur le succès du numéro deux de la vente privée en ligne
Décideurs. Quelle place la stratégie marketing tient-elle dans la croissance de showroomprive.com ?
Thierry Petit.
Nos 40 % de croissance sont portés par une stratégie marketing qui allie une démarche traditionnelle de création de statut et de notoriété à travers des campagnes télévision et radio, et un marketing online innovant qui permet de construire une base de membres engagés et fidèles. Tout cela résulte d’une vraie construction réunissant une création de marque et une génération de trafic online. La chance de notre métier est qu’il n’existe pas de manière structurée dans le monde réel et qu’il n’existe pas non plus dans le monde virtuel.

Décideurs. Votre cœur de cible est la mode féminine. Pourquoi ne pas avoir fait le choix de la diversification comme venteprivee.com ?
T. P.
Nous nous diversifions, mais en résonnance avec notre cible. Notre offre tourne à 70 % autour de la mode, mais également autour de l’univers de la maison et de l’enfant. La femme entre vingt-cinq et cinquante ans est la meilleure cible qui existe car elle contrôle 80 % du budget de la maison, et cherche des bons plans tout en ayant peu de temps. Il n’y a donc aucune saturation du marché. Notre concurrent, venteprivée.com, propose également de la billetterie et du voyage, parce qu’il sature sur son cœur de cible et peine à trouver de vrais relais de croissance. Nous en sommes encore très loin et notre objectif est d’abord d’être clairement identifiés dans la tête des gens.

Décideurs. Quel rapport entretenez-vous avec d’autres sites « féminin friendly » et avec les réseaux sociaux ?
T. P.
Une fois notre cible identifiée, en l’occurrence la digital woman, nous l’étudions afin de comprendre ce qui la pousse à acheter et quel type de consommatrice médias elle est : elle utilise beaucoup de médias traditionnels – raison pour laquelle nous avons beaucoup investi dans le partenariat avec les chaînes télévisées M6 et TF1 –, elle est également une consommatrice très sociale - nous avons mis en place des stratégies avec les réseaux sociaux pour la motiver à parrainer et à échanger ses bons plans avec ses amies. C’est en préemptant les besoins féminins que l’on sera meilleur.

Décideurs. Projetez-vous d’élargir la tranche d’âge de votre cible et d’en faire des dérivés de votre marque ?
T. P.
Satisfaire à la fois une femme de vingt ans et une femme de cinquante ans est compliqué. Leurs attentes en matière de mode sont très différentes. Il faut donc faire un choix, ce qui ne nous empêche pas de mettre parfois plus en valeur des marques créateurs et d’autres fois des marques plus traditionnelles et orientées « confort » pour satisfaire les cibles annexes. Quant à l’idée des dérivés, il est difficile de dire à un senior qu’il est vieux. C’est le meilleur moyen pour le perdre. Il serait plus pertinent de faire un « showroomprivé homme », même si c’est une cible complexe à aborder en raison de sa volatilité. Créer une relation engageante et fidèle avec un homme, avec une offre restreinte en termes de marques, est en effet plus compliqué.

Décideurs. Le marché de la vente privée en ligne est-il mature ou saturé ?
T. P.
Comme dans tout marché il y a un leader, Venteprivee, et des alternatives, parmi lesquelles Showroomprive. En 2006, il y avait soixante-dix acteurs uniquement en France. En sept ans le secteur s’est autorégulé. La complexité de notre métier réside dans la multiplicité des coûts. Il faut de bons ingénieurs, de bons modèles, de belles technologies et un investissement massif en marketing car le consommateur veut toujours plus et moins cher. Aujourd’hui, le marché est arrivé à maturité. 

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