Parmi les sujets abordés, la baisse des dotations communales et intercommunales de 3,7 milliards pour l'année 2017 cristallisait toutes les craintes. François Hollande, chef de l'État, s'est présenté devant les maires pour annoncer une division par deux de l'effort demandé aux collectivités pour l'année prochaine.

Initialement prévu en novembre dernier mais annulé à cause des attentats, c'est finalement ce 31 mai que s'est ouvert le 99ème congrès des maires de France. Un congrès placé sous le signe du conflit, puisque dans ce cadre de restriction budgétaire toujours plus importante, la grogne des maires de communes françaises ne s'est jamais autant faite entendre. Le contexte promettait donc une flopée d'annonces, un congrès des maires précédant une élection présidentielle marquant toujours une sorte de lancement de la course à l'Élysée : quel meilleur endroit qu'une concentration de 36 000 maires pour commencer à recueillir les premières signatures ? Prononçant le discours d'ouverture du congrès, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a martelé que « la relance de l'investissement est une nécessité », tout en rappelant que celle-ci devait aller de pair avec « la responsabilité budgétaire et les réformes structurelles ».

 

3,7 milliards de coupes en 2017 : « insoutenable »

Le budget, c'est bien le principal sujet de crispation, les dotations pour les communes qui n'en finissent plus de baisser : celles-ci se sont déjà contractées de huit milliards d'euros entre 2013 et 2016, et la troisième tranche de réduction, prévue pour 2017, prévoit de nouveau 3,7 milliards d'économies. Pour François Baroin, président de l'Association des maires de France et maire Les Républicains de Troyes, cette nouvelle coupe budgétaire est « une erreur », car « disproportionnée » et « pas tenable ». Même son de cloche du côté d'Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris, qui appelle à « rallumer les moteurs de l'investissement public sur des sujets stratégiques qui concernent le logement, la transition énergétique et écologique, les transports, etc ». Entre ces coupes budgétaires et les pertes de pouvoir dues aux regroupements intercommunaux, c'est même pour « l'avenir de la commune » que certains élus craignent, en particulier pour les plus petites d'entre elles. Au-delà de ce sujet phare, les questions de lutte contre la radicalisation et des déserts médicaux ont également agité ces trois jours de congrès.

 

François Hollande à la conclusion

Attendus sur la question de la réforme territoriale, les élus de l'opposition, souvent très critiques par le passé, se sont montrés plus mesurés, à l'image d'Alain Juppé. Le maire de Bordeaux et candidat à la primaire Les Républicains, a en effet rappelé le « besoin de stabilité » des conseillers régionaux et départementaux fraîchement élus.

Pour clore le bal, c'est François Hollande, président de la République, pour la première fois depuis son élection, qui s'est présenté à la tribune. Premiers sujets abordés,  les intempéries climatiques, et le risque terroriste, « menace toujours là ». Puis, en pompier, le président a abordé le point pour lequel il s'est déplacé en personne, celui des restrictions budgétaires décidant de « diminuer de moitié l'effort demandé aux communes et intercommunalités en 2017 ». De plus, une nouvelle loi spécifique relative à la réforme de la dotation globale de fonctionnement sera présentée. Dans la salle, les applaudissements l'ont emporté sur les sifflets. L'incendie semble éteint, du moins provisoirement.

 

Crédit photo : Stéphane de Sakutin / AFP

 

Boris Beltran

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