Jacques Chanut, président de la FFB, livre ses idées pour relancer la machine.
Une nette baisse de l'activité, c'est la conclusion à laquelle a abouti la FFB à l'occasion de son bilan biannuel : sur le logement neuf, -8,2% pour les logements autorisés et -6.1% pour les logements commencés (en glissement annuel, sur les cinq premiers mois de 2015). Même constat pour le non résidentiel : -13,2% sur l’hôtellerie et -10,5% sur les locaux agricoles à la même période. Résultat, en tendance annuelle, 23 000 ouvertures de chantiers en moins par rapport à 2014 (356 000 ouvertures cette année-là). Le bilan est le même pour le marché de l’amélioration-entretien. La baisse de la commande est mise en cause. Cette dynamique a des répercussions sur l’emploi : 51 500 postes en moins par rapport au premier trimestre 2014, soit une baisse de 4,3%. Parallèlement, les dépôts de bilans ont augmenté de 10%, principalement pour les structures de 1 à 3 salariés.
La fédération n'en est pas moins optimiste, car les perspectives pour la fin de l’année 2015 et pour 2016 laissent croire à un regain de l'activité. La dynamique est haussière pour les ventes des constructeurs de maisons individuelles et pour les crédits immobiliers depuis fin 2014, augurant une hausse des permis de construire et mises en chantier d’ici quelques mois. Le crédit à l’investissement pour le non résidentiel présente également une évolution intéressante (+2,7% en glissement annuel sur 4 mois à la fin avril 2015). La prospective sur le marché de l’amélioration-entretien reste beaucoup plus floue en l'absence de signe de reprise.
La fédération soumet plusieurs pistes susceptibles d’accélérer la dynamique : elle suggère que soient augmentés les différés de remboursement du prêt à taux zéro +, moteur de la primo-accession. Une réponse du gouvernement est attendue sur les conditions de mise en oeuvre de la mention «reconnu garant de l'environnement» (RGE), ainsi que sur le délai de mise en place du financement de la rénovation énergétique prévu par le plan Juncker.
Du côté des banques, elle propose une offre adaptée au financement du besoin en fonds de roulement (BFR), afin que les entreprises puissent disposer de la trésorerie nécessaire à leurs projets. Un effort est également requis quant à la limitation des lignes de crédit, à travers un bon suivi des règlements clients.
Enfin, Jacques Chanut fait du contrôle de la fraude aux travailleurs son cheval de bataille : «la destruction d'emplois se poursuivra tant que des entreprises et leurs clients pourront continuer, sous couvert de prix bas, à user du dumping social et fiscal en toute impunité».

B.B.

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