La FFB dresse un portrait toujours triste du bâtiment français, mais distingue des signes de reprise et livre ses recommandations pour impulser une dynamique.

« Le bâtiment est-il sorti de la crise ? » C'est la question à laquelle a tenté de répondre Jacques Chanut, président de la FFB, lors sa conférence de rentrée. Sans surprise, la réponse se révèle négative. Florilège des résultats sur les sept premiers mois de 2015, au regard des mêmes mois de 2014 : au niveau du résidentiel, - 7,9 % pour les autorisations, - 5,8 % pour les mises en chantier et 334 000 logements commencés, soit 21 000 de moins que l'année dernière. Même son de cloche pour le non résidentiel, avec des reculs de respectivement 11,8 % et 11,7 % pour les autorisations et mises en chantier (hors hôtellerie et locaux agricoles), la chute étant même « vertigineuse » pour les bâtiments administratifs (- 16,7 % et - 22,1 %) et guère meilleure en ce qui concerne les locaux commerciaux (- 8,8 % et -23,2 %). La fédération ne donne aucun chiffre pour l'amélioration-entretien, la situation étant simplement qualifiée de « baissière ». De fait, en termes d'emploi, le premier semestre est tout bonnement le plus mauvais enregistré depuis le début de crise : 44 600 postes de travail perdus dans le secteur, par rapport au premier semestre 2014 (avec l'intérim en équivalent temps plein), soit une chute de 3,8 %. Les défaillances d'entreprises continuent à progresser de 2,4 %, malgré une baisse notable enregistrée au deuxième semestre 2014.

 

Un espoir de redémarrage

Usant de la métaphore automobile comme fil directeur, Jacques Chanut a ensuite appelé à  « détourner ses yeux des rétroviseurs pour prêter attention à la route qui s'ouvre devant lui », route sur laquelle il a pu observer plusieurs signes encourageants. Il salue le dynamisme du crédit immobilier, des ventes de constructeurs de maisons individuelles et des promoteurs (+ 20 % en glissement annuel au premier semestre), ainsi que la vigueur du crédit à l'investissement et l'amélioration des mises en chantier de locaux industriels  : « De bon augure » selon le président. Faute au temps long de la construction, les résultats de cette timide reprise ne doivent se faire sentir qu'à partir de l'hiver 2015-2016. Le dilemme entre mauvais résultats et bonnes perspectives rendant les périodes de reprise « mortifères » pour les entreprises, du fait des besoins de trésorerie, la fédération réclame une mobilisation de toute la filière, au premier rang de laquelle les banques et assureurs-crédit.

 

Mesures d'accompagnement et COP 21

La FFB souhaite qu'une « attention toute particulière » soit accordée aux territoires ruraux, sur lesquels la commande privée est structurellement faible et qui souffrent particulièrement de la crise. En complément des récentes mesure l'extension aux petits bourgs du PTZ+ avec travaux dans l'ancien et de l'élargissement du champs des dépenses éligibles du FCTVA, la fédération souhaite qu'un soutien renforcé soit accordé à la primo accession, via le PTZ+. Elle dénonce en revanche la généralisation de l'intervention de l'architecte aux surfaces inférieures à 170 mètres carrés, pénalisante, selon elle, pour les ménages les plus modestes. Quant au marché de la rénovation énergétique qui peine à décoller, Jacques Chanut suggère d'étendre, pour un an, le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) aux résidences secondaires, l'appareil de production étant, selon lui, prêt et n'ayant besoin que d'une une action « coup de poing ». La conférence est conclue sous le signe de la COP 21, pour laquelle la FFB a fait part au Gouvernement de son impatience quant à la confirmation de la journée dédiée au bâtiment.

 

Boris Beltran

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